UNE NOUVELLE APPROCHE

Le vieillissement,

en particulier dans les neurones qui ne se régénèrent pas au cours de la vie, est un facteur essentiel pour le développement d’une maladie neurodégénérative. En effet, dans la majorité des cas, ces maladies ne deviennent symptomatiques qu’à un âge avancé, même dans le cas où la mutation génétique responsable est déjà présente chez l’embryon. Le cerveau humain, qui ne représente que 2 % du poids total du corps, consomme 20 % de la production énergétique quotidienne de l'organisme. Cette énorme consommation d'énergie est particulièrement importante dans les neurones à forte activité et/ou avec de longues projections, tels que les neurones dopaminergiques du mésencéphale, les motoneurones alpha de la moelle épinière, les cellules ganglionnaires de la rétine et les photorécepteurs qui dégénèrent respectivement dans la maladie de Parkinson (MP), la sclérose latérale amyotrophique (SLA), le glaucome et la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA).

La production d'énergie (ATP) qui va de pair avec celle d'espèces réactives de l'oxygène (ROS) toxiques, va provoquer une désorganisation de l'hétérochromatine, une instabilité génomique et des cassures de l'ADN. Ces changements associés à l'activité sont physiologiques et normalement réparés par les cellules. Avec l'âge, on observe une dégradation progressive des systèmes de réparation jusqu'à atteindre un seuil où la réparation n'est plus possible. C’est à ce moment-là que les symptômes neurologiques apparaissent.Dans le cas des maladies neurodégénératives, ce seuil est franchi plus tôt en raison de mutations causales et/ou de facteurs environnementaux spécifiques.

Homeoproteins (HPs)

Une découverte majeure faite par l’équipe du Pr Prochiantz est que les HP sont également des facteurs de signalisation entre les cellules via des mécanismes non conventionnels. Plus de 300 HPs ont été identifiées chez les mammifères (Lee et al. 2020). Après leur internalisation dans la cellule réceptrice, les HP vont réguler plusieurs fonctions cellulaires importantes, dans le cytoplasme et le noyau, telles que la transcription de gènes et la traduction de protéines (Di Nardo et al., 2018 ; 2020). Mais surtout, les HP ont la capacité de rajeunir épigénétiquement la cellule, en réparant le relâchement de la chromatine lié au vieillissement cellulaire.Cela a pour conséquence de réduire les cassures d’ADN et de stopper la mort cellulaire. Les deux premières HP développées par BrainEver sont ENGRAILED-1 humain (hEN1) pour le traitement de la SLA et de la Maladie de Parkinson et OTX2 humain (hOTX2) pour le traitement du glaucome et de la DMLA.

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